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retour, toutes les marchandises Europeennes que vous souhaiterez, comme vins, huiles, draps, toilcs, drogues, mercerie, quincaillerie, &c, à; meilleur compte que vous ne les tiriez d’ Angleterre, parceque la France produit d’avantage, et que la main d’œuvrey est moins chere.

J’ai actuellement un homme intelligent et plein d’ardeur qui parcourt toutes les manufactures d’aiguilles et d’epingles de Normandie, &c., pour se mettre en etat d’en etablir bientôt une en Pensylvanie, où moyennant les encourage- mens que je lui ai fait esperer, il compte se rendre tres utile aux Americains, et se fonder lui même une tres bonne maison. Il paroit par vos instructions que l’objet dont vous avez le besoin le plus urgent, après les munitions de guerre ce sont les aiguilles et les epingles.

M. Penet paroit un homme fidèle, actif, intelligent et très connoisseur en armes de toutes espèces; mais j’ai cru entrevoir que votre comité ne le connoissant pas assez pour lui confier de gros fonds pecuniaires, n’avoit voulu s’engager qua lui rembourser amplernent ses avances, et qu’il n’est pas en état d’en faire de bien considerables, quelque bonne volonté qu’il ait. Voilà ce qui ralentit toutes les operations, que I’on auroit pu accelerer beaucoup si vous aviez en quelqu’un icy duement autorisé à faire des marchés, et à prendre pour leur execution des engagemens au nom des Treize Colonies pour les payemens aux termes dont on pourroit convenir à l’aimable.

J’ai appris par nos Ministres que vous aviez donné desordres a Liege pour y faire fondre du canon de campagne. Si nous avions en commission pour cela icy, nous aurions pu vous en faire fondre de meilleurs que les Liegeois, et aurions de plus de facilités pour vous les faire passer.

D’ailleurs j’ai en sous les yeux tout recemment l’etat du canon de tous les arsenaux de France, où I’on m’a fait voir qu’il y en a par surabondance de differens calibres; et notamment que sur douze cent pieces de quatre livres, il n’y en a queres que cinq cent pieces d’employées, et environ sept cent pieces sans destination precise; moyennant quoi il ne nous seroit peutetre pas fort difficile d’en emprunter tacitement deux ou trois cent, à charge de remplacement, et ces pieces de quatre livres sont justement celles dont on tire le meilleur service en campagne, où elles marchent à la tête des regimens. Si vous goÝtez cette idée, ayez la bonté de nous envoyer des pouvoirs en bonne forme, et d’y joindre, pour assurance des remplacemens, soit de l’argent, soit des marchandises, soit des lettres de change, soit des papiersmonnoye du Congrès.

Si je pouvois seulement repondre affirmativement de quelquune de ces choses pour une epoque fixe, on ne vous laisseroit manquer de rien. Denués de tout à cet egard, nous sommes obligés de nous reduire à vous faire passer peu àpeu, par les vaisseaux qui viendront successivement de votre part pour en faire les chargemens, des fusils, de la poudre, du plomb, des pierres a fusils, du salpetre, et quelques officiers subalternes d’artillerie ou chefs d’ouvriers, fondeurs, armouriers, &c.

Ce 29e Juin.—M. D’Hangest I’ainé etoit venu exprès de la fere en cette ville pour conferer avec moi sur les moyens et les conditions de son passage en Amerique; mais apres avoir consulté un ami commun, tous les deux ensemble et chacun separement, nous avons reconnu qu’il y avoit mieux à faire pour lui et pour nous, moyennant quoi il est retourné a son poste.

Reste à deliberer entre deux hommes tels que je donte qu’on puisse leur trouver un troisiéme en Europe dans ce genre I’un est M. Du Coudray dont je vous ai deja parlé cy dessus, et pour qui mon estime n’a fait que s’accroitre; l’autre est le fameux Chevalier De Tot, arrivé avant hier de Constantinople, où suivant le rapport de toutes les gazettes, il a dirigé l’artillerie des Tures beaucoup mieux qu’on ne pouvoit l’esperer, etabli des fonderies de canons, dressé cles batteries, construit des fortifications, et specialement au detroit des Dardanelles qu’il a mis à l’abri de l’invasion des Russes, tout puissans alors dans la Mediterranée. Les gens de l’art n’en pensent pas tout a fait si avantageusement, et le regardent comme excellent peut etre en Turchie, et mediocre ailleurs; cependant je ne croirois point vous faire un mauvais present en vous l’envoyant. Au reste je menagerai vos interets autant qu’il me sera possible, mais vous concevez bien que tant l’un que l’autre de ces deux hommes là voudront se faire acheter le plus cher qu’ils pourront. M. Le Chevalier De Totse vantera d’avoir fait ses preuves avec le plus grand eclat. M. Du Coudray, par son credit aupres du Ministre de la Guerre, etant en etat de vous rendre de plus grands services que persone, ne manque pas de faire valoir beaucoup cette consideration. Je le vois souvent depuis quelque tems, pour concerter ensemble les moyens d’obtenir un emprunt de quelques centaines de bouches à feu et nous ne sommes pas sans esperances d’y reussir.

J’avois cherché a m’etayer pour cet effet de la protection du Comte d’ Aranda, cy-devant Ministre d’Espagne, et actuellement Ambassadeur icy; il m’a marqué beaucoup de bienveillance: mais des considerations importantes ne lui permittent pas de se compromettre vis-à-vis du Ministre François. Quoique M. Penetm’ait autorisé positivement devive voix et par ecrit à exercer pour lui, et comme lui même, les pouvoirs qu’il a reçus de votre Comité Secret, je n’aurai point l’esprit entierement tranquille qu’il ne m’ait fait parvenir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire de votre main. Dans cette perplexité, j’ai conçu l’idée delier au moins une correspondence avec M. Arthur

peltries, indigo, whalebone, and spermaceti, and in general all wares and productions of your climate. And we can flatter ourselves with producing for you a greater advantage than you have ever made. I am still more sure of being able to procure for you in returns all the European merchandise which you want, as wine, oil, cloths, linens, drugs, mercury, and hardware, on better terms than you have them from England, because France produces more, and labour is cheaper. I have already an intelligent and vigorous agent, who goes through all the manufactories of needles and pins in Normandy, &c., to put himself soon in a condition of establishing one in Pennsylvania, to which place, upon the encouragement which I have led him to hope for, he intends to proceed and render himself useful to the Americans, and to build for himself a good house. It appears from the instructions that, next to military stores, your most pressing wants are for needles and pins.

Mr. Penet appears a faithful, active, intelligent man, and very much the connoisseur in arms of every kind; but I have been led to think that your Committee, not knowing him sufficiently to trust him with large pecuniary funds, would only engage themselves to repay amply his advances; and he is not in a condition to do great things in that way, however good his disposition is therefor. This is what retards all the operations, which might have been much accelerated if you had somebody here duly authorized to make bargains, and to pass engagements for their execution in the name of the Thirteen United Colonies, on terms which would be readily owned agreeable.

I have learned from our Ministers that you have given orders at Liege for having field pieces cast there. If we had received commission for them here, we could have had better cast here than at Liege, and could have sent them to you with more ease.

Further, I have lately had under my eye the state of the cannon in all the arsenals of France, where I have been convinced that there is a superabundance of all bores, and particularly that of twelve hundred pieces of four-pound; there are scarcely five hundred in actual employ, and about seven hundred pieces without any precise destination. Thus, perhaps, it may not be very difficult for us to borrow, secretly, two or three hundred, on condition of replacing them; and these pieces of four-pound are exactly those from which the greater advantage may be had in the field, where they go at the head of regiments. If you adopt this idea, be so kind as to send us powers in due form; and to add an assurance of replacing them, either by silver, or merchandise, or bills of exchange, or paper money of the Congress.

If I could only answer affirmatively upon any one of those heads for a fixed term, you should be left to want nothing. Stripped of every means of that kind, we are obliged to reduce ourselves to send you only a little at a time, by vessels which shall arrive from your ports to take loadings in muskets, powder, lead, flints, saltpetre, and some subaltern officers of Artillery, chief workmen, founders, armourers, &c.

June 29.—Mr. D’ Hangest, the elder, had come from La Fere to this city, on purpose to confer with me upon the means and conditions of his passage to America; but after having consulted a common friend, in company and separately, we found that better could be done for him and for us; therefore he returned to his employment.

It remains to be deliberated between two men, and such as I doubt whether a third like them can be found in Europe of their profession: one is the Mr. Du Coudray, of whom I have before spoken to you in this letter, and for whom my esteem does but increase; the other is the famous Chevalier lie Tot, who, the day before yesterday, arrived from Constantinople, where, by the report of all the Gazettes, he has conducted the artillery of the Turks much better than could have been hoped; established founderies for cannon; erected batteries, and constructed fortifications, especially at the straits of the Dardanelles, which he has rendered secure against the invasion of the Russians, very powerful then in the Mediterranean. Artists do not think altogether so advantageously of him; and they regard him as excellent perhaps in Turkey, but indifferent elsewhere. However, I should not think I made you a bad present in sending him.

In what remains, I shall manage your interests the best in my power; but you easily conceive that one as well as the other of these two men would be purchased as high as they could.

The Chevalier De Tot boasts of having exhibited himself with the greatest eclat. Mr. Du Coudray, by his credit with the Minister in the War Department, being in the way of rendering you greater services than any one else, does not fail to set value upon that circumstance. I have seen him often lately to concert how we may get the loan of some hundreds of field-pieces, (or cannon or howitzers,) and we are not without hopes of succeeding therein. I strove to avail myself, for that purpose, of the protection of the Count D’Aranda, formerly Minister of Spain, and

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