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année. Ils comprennent tres bien cela; mais la France ober ée a besoin de la paix et ils ont inter êt de l’entretenir.

On m’auroit permis de tirer sourdement de l’arsenal m ême de Paris de la poudre, du plomb, du salpetre, &c., si nous n’en avions pas trouv é dans le commerce d’aussi bon et à meilleur compte, et m ême en plus grande quantit é que M. Penet n’a ordre d’en charger.

J’ai obtenu des cong és à longstermes pour des officiers d’artillerie et autres, et on m’en a promis de semblables pour tous ceux qui nousseroient necessaires, et que je pourvois faire entrer dans mes vues.

On m’offre de toutes parts quantit é de bons officiers, qui ne demandent pas mieux que de passer au service des Colonies Americaines, si j’etois autoris é à leur assurer un grade tel qu’ils le desirent, (ou tel qu’on a coutume de l’accorder à ceux. que l’on fait passer d’icy aux grandes Indes;) mais je crois que c’est pour ainsi dire, de quoi vous avez le moins de besoin, pour ne pas dego ûter vos genereux compatriotes. J’ai cependant cru pouvoir promettre le grade de Capitaine, avec quelques petites avances, et le voyage defray é, à M. Fareli ancien Lieutenant d’infanterie, de ceux que l’on appelle officiers de fortune; la m ême chose, à l’exception du grade, à M. Davin ancien Sergent-Major d’une grande distinction et seulement le passage franc en mer à M. De Bois Bertrand jeune homme plein d’honneur, de courage et de zele, qui a icy le brevet de Lieutenant-Colonel, mais qui n’exige rien, et que vos generaux placeront comme ils jugeront à propos pour le plus grand bien du service. J’ai regret de n’avoir purien promettre à un ancien officier proteg é de M. Turgot, et qui à ét é employe sous M. son frere à Cayenne; mais surtout a deux officiers Irlandois, Mons. Geogheghan, l’un que je connois depuis longtems, a ét é pendant les deux dernieres guerres aide-de-camp d’un officier general, aujourd-huy Marechal de France, qui en faisoit le plus grand cas, il n’a qu’un brevet de Lieutenant-Colonel de cavalerie, mais je le crois capable te tout; son cousin a fait ses preuves avec plus d’avantage encore: n’etant que simple Capitaine dans l’lnde, il se trouva à la t ête d’uno petite arm ée, tous les officiers superieurs etant absens pour de bonnes ou mauvaises raisons, et il eut le bonheur, apres une marche bien combin ée, de gagner sur les Anglois la bataille de——. Vous jugez bien que ces deux homes l à demanderoient à etre faits officiers generaux.

A l’egard des ingenieurs, il y a en une quantit é de surnumeraires en France; j’en ai arr êt é deux de ceux l à sous la simple assurance de leur passage franc, et de vous les bien recommander: l’un est M. Potter de Baldivia, tout jeune, mais bien instruit, et fils d’un chevalier de St. Louis, ingenieur attach é à M. le Duc d’ Orleans, et autrefois aide-de-camp du Marechal de Saxe; l’autre est Mons. Gillet De Lomont, jeune homme d’un merite peu commun, a qui il ne manque que d’avoir ét é employ é en guerre, comme il l’a ét é dans les camps de paix. Mais les ingenieurs qui ont fait la guerre avec quelque distinction sont tous plac és et contens de leur sort.

Vous savez que l’artillerie et le genie ont la plus grande affinit é ensemble; peutetre ignorez vous que ces deux corps ont ét é plusieurs fois reunis et separ és alternativement icy par nos Ministres divers; ainsi les uns peuvent tres bien suppl éer aux autres, et tous les militaires s’accordent a penser que dans la situation presente des Colonies, elles ont plus specialement besoin d’officiers d’artillerie que d’ingenienrs. C’est particulierement l’avis de l’homme de l’ Europe le plus capable d’en juger, M. Le Comte de St. Germain.

Je suis assur é de la bonne volont é de quelques officiers d’artillerie, habiles, experiment és, et aguerris; mais j’ai un autre embarras. M. De Gribauval, Lieutenant-General des arm ées du Roi, et Directeur-General de l’artillerie de France, consequemment à la t éte de ce corps, et jouissant de la plus grande consideration publique, avec qui j’ai en plusieurs conferences à ce sujet, est d’avis que l’on vous fasse passer trois officiers d’artillerie a la fois, l’un pour etre en chef, et donner le branle à tout, les deux autres pour diriger toutes les operations, l’un dans les Provinces du Nord, et l’autre dans celles du midi. Pour la direction generale, il a jett é les yeux, de concert avec le ministre sur un officier encore dans la fleur de l’age, que l’on juge egalement capable de l’ensemble et de tous les details, et dont on a deja eprouv é les grands talens en corse, o ù on l’avoit charg é de tout, en le faisant passer sur le corps de cent quatre-vingt de ses anciens. Je vous envoye cy joint un projet dresse par M. Du Coudray, l’officier d’artillerie en question, et qui m’a paru fort bien; mais je dois vous informer en même tems que beaucoup de gens sont moins prevenus en sa faveur, tant dans le corps d’artillerie, o ù il est fort jalousi é, que hors de ce corps, o ù il est engag é dans des controverses assez anim ées avec des militaires, avec des chymistes, avec M. de Buffon.

Entre les autres officiers d’artillerie que l’on pourroit determiner à passer en Amerique, je distingue particulierement deux freres MM. D’Hangest, l’un Lieutenant-Colonel d’artillerie et Chevalier de St. Louis; l’autre Capitaine d’artillerie, et ayant fait la guerre aussi, et egalement Chevalier de St. Louis. Ces Messieurs D’Hangest sont beau freres de M. D’Antic, l’homme de France peutetre qu’il importe le plus aux Colonies d’acquirir, tout le monde s’accordant à le regarder comme unique pour reunir ensemble la theorie et la pratique de tous les arts relatifs a la chymie, et notamment de la verrerie et de la metallurgie. Le savant artiste à ét é friponn é par de plus habiles financiers. M. Turgot

I have obtained lengthy furloughs for officers of Artillery, and others, and have been promised the like for all such as may be necessary for us, and whom I can make enter into my views. Numbers of good officers are presented to me on every quarter, who ask nothing better than to enter into the service of the Colonies, if I was authorized to promise the rank they wish, or such as it is common to give to those who are sent from hence to the Indies. But I believe this is what you have the least need of, as it may disgust your valiant countrymen. I have, however, ventured to promise the rank of Captain, with some little advances, and his passage, to Mr. Fareli, an old Lieutenant of Foot, one of those who are called “Soldiers of Fortune;" the same, with the exception of rank, to Mr. Davin, an old Sergeant-Major of great distinction; and his passage only to Mr. Bois Bertrand, a youth full of honour, courage, and zeal, who has here a brevet of a Lieutenant-Colonel, but who insists upon nothing, and whom your Generals will place as they shall judge most for the greatest service of your affairs. I regret having nothing to promise to an old officer under the patronage of Mr. Turgot, and who has been employed under his brother at Cayenne; but especially to two Irish officers, Messrs. Geoghegan—one, whom I have long known, has been, during the two last wars, aid-de-camp to a General Officer, now Marshal of France, who valued him highly. He has only a brevet of Lieutenant-Colonel of Cavalry, but I think him capable of everything. His cousin has shown himself more advantageously still: when he was only a Captain in India, he found himself at the head of a little army, all the superior officers being absent, for good or bad reasons; and he had the fortune, after a well-managed march, to gain a victory over the English at———. You will readily judge that these two expect to be made General Officers.

With regard to Engineers, there are a number of supernumeraries in France. I have retained two of them upon the single assurance of free passage, and a good recommendation to you. One is Mr. Potten, of Baldivia, very young, but well instructed, and a son of a Chevalier of St. Louis, an Engineer in the service of the Duke of Orleans, and formerly aid-de-camp to Marshal Saxe; the other is Mr. Gillet De Lomont, a young man of rare merit, and who wants only an opportunity of practising in war what he has learned in peace. But Engineers who have served in the wars with reputation, are all in places where they are content with their lot. You know that the Artillerists and Engineers have the greatest affinity to each other. Perhaps you may not know that those two corps have been alternately united and separated here by our different Ministers, so that one may well supply the place of the other. And military men agree in thinking that, in the present situation of the Colonies, there is much greater need of officers of Artillery than of Engineers. This is particularly the opinion of the most capable judge in Europe—the Count de St. Germain. I am well assured of the good disposition of some officers of Artillery, active, experienced, and wise. But I have another embarrassment. Mr. De Gribauval, Lieutenant-General of the King’s armies and Director-General of the Artillery of France, and consequently at the head of that corps, and enjoying the highest publick esteem, with whom I have had many conferences on this subject, is of opinion that you ought to have three officers of Artillery over at a time—one to be chief, and to set the whole agoing; the two others to direct all the operations—one in the Northern Colonies and one in the Southern. For the chief, he has fixed his eyes, in concert with the Minister, upon an officer still in the flower of his age, who is judged equally capable of the whole and of the details, and who has already proved his great talents in Corsica, where every thing was trusted to him, he having been raised over the heads of one hundred and eighty senior officers. I send you herewith a project drawn up by the gentleman in question, Mons. Du Coudray, officer of Artillery, and which appears to me a very good one; but I thought at the same time to let you know that many persons are less prejudiced in his favour, not only in the corps of Artillery, where they are jealous of him, but also out of that corps, as he is engaged in very warm controversies with the military, the chemists, and with Mons. Buffon. Among other officers of Artillery who might be persuaded to pass over to America, I particularly distinguish two brothers, Messrs. D’Hangest—one a Lieutenant-Colonel of Artillery and Chevalier of St. Louis, the other a Captain of Artillery, who has also seen action, and is a Chevalier of St. Louis. These Messrs. D’Hangest are brothers-in-law to Mons. D’Antic, the man in France, perhaps, whom it is most for the interest of America to secure. All agree in thinking him the only one possessed both of the theory and practice of all the arts relative to chemistry, especially glass-making and metallurgy. This learned artist has been cheated by most crafty financiers. Mons. Turgot proposed to give him the whole direction of all the manufactures of France, if he had continued in place. Mons. D’Antic is

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